Un personnage célèbre
Ingénieur civil de formation, Félix Teynard (Saint-Flour, 1817 – Saint-Martin-le-Vinoux, 1892) aurait passé une grande partie de son enfance à Saint-Nazaire-les-Eymes, au hameau du Piat, dans le domaine appartenant à son père, Louis Teynard, depuis 1819.
Grand voyageur et photographe amateur éclairé, Félix Teynard, comme bon nombre des premiers calotypistes[1], est une étoile filante aux œuvres d’une grande maîtrise technique et artistique.
Il est parmi les premiers à avoir photographié la Nubie et l’Egypte, du Caire jusqu'à la seconde cataracte, lors d’une expédition archéologique menée de fin 1851 à 1852. Il aime la lumière rasante, les contrastes entre les monuments et leur contexte. Très ouvert à ce qu'il découvre, il observe l'appareillage des constructions antiques ou indigènes, s'intéresse à la végétation et au paysage. Il fait au moins 160 tirages sur papier salé. Remarquées à leur époque, et encore remarquables aujourd'hui par leur cadrage et leur composition aussi bien que par leur précision, ses photographies furent présentées au public à l’Exposition universelle de 1855 à Paris, où elles firent impression, de sorte qu'il fut invité en 1869 à l'inauguration du canal de Suez. Elles furent publiées en 1858 par les éditions « Goupil et Cie » à Paris avec un succès pourtant très modeste sans doute dû à son prix élevé (presque 1000 F de l'époque). On ignore pourquoi elles n'ont malheureusement été suivies d'aucune autre production dans un art qu'il maîtrisait si parfaitement et sur lequel il publia encore des découvertes techniques (en chimie et en optique).
« Karnak (Thèbes). Premier pylône. Ruines de la porte et des colosses vues du point E » – © Bibliothèque nationale de France
Sources
Sites internet :
Calotypes, présents dans de nombreux musées et montrés dans de nombreuses expositions :
Notice biographique de Sylvie Aubenas :
Bibliographie :
[1] Le calotype est un procédéÌ photographique sur papier mis au point en 1839 et brevetéÌ en 1841 par William Henry Fox Talbot, qui découvrit le système neÌgatif-positif, qui deviendra la base de la photographie argentique. Ce procédéÌ est très utiliseÌ des années 1840 aÌ 1860, adopteÌ par les photographes voyageurs au détriment du négatif sur verre au collodion, inventeÌ en 1851 par Scott Archer, trop fragile et lourd. De très beaux albums de voyage sont alors publiés, notamment ceux de Du Camp (1852), Greene (1854), Salzmann (1856), Louis de Clercq (1860), Henry Cammas, (1860) et Teynard (1858). Le calotype est délaisséÌ dès les années 1860 et le négatif sur plaque de verre s’impose.
Notice de Sylvie Aubenas, intitulée «Les calotypistes : naissance de l’album photographique », publiée sur le site de la Bnf : http://expositions.bnf.fr/veo/orient_photo/text06.htm