Ville de Saint Nazaire les Eymes
Le hameau des Eymes et la Grand'route
 

Le hameau des Eymes au début du XXème siècle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il fait partie, sous l’Ancien Régime, de la communauté de Clèmes qui s’unit, à la Révolution, à celle de Saint-Nazaire, pour constituer la nouvelle commune de Saint-Nazaire. AYMIAS est la plus ancienne forme écrite rencontrée pour nommer ce hameau dont l’orthographe va évoluer : AYMES, ESMES, AIMES, EYMES, LES ZAIMES sur le plan cadastral de 1810 ou même EMS ou ZEMES sur certaines adresses postales du XIXe siècle.

C’est dans les anciens locaux du maréchal ferrant Clavery qu’a débuté l’entreprise Petzl, à l’angle du chemin de la Limite et de la RD1090 (Route de Chambéry). L’esprit inventif et l’habileté de son fondateur, Fernand Petzl, passionné par la spéléologie, l’amènent à concevoir et réaliser du matériel d’exploration souterraine. En 1975, l’entreprise s’installe à Crolles, se diversifie (escalade …) et devient une marque connue internationalement.

En direction de Bernin, des maisons anciennes jalonnent la route, parmi lesquelles :

  • Au n° 671, la Maison Valmalette, datant de la fin du XVIIe, début du XVIIIe siècle, autrement nommée « la maison de la pianiste » en référence à la pianiste de renommée internationale Magdeleine de Valmalette. Devant cette maison, le cœur du hameau est marqué par une placette, ancienne place publique, où subsiste encore le bassin transformé en bac à fleurs.
  • Au n° 644, le café Rey-Pirolle fréquenté par de nombreux voyageurs et Saint Nazairois. C’est un centre de vie jusqu’en 1955. On y achète aussi tabac et cigarettes, les billets pour les cars VFD et même, on vient … se faire raser ou couper les cheveux ! Les habitants du hameau qui ne possèdent pas de four, peuvent également y faire cuire leur fournée.
  • Plus loin, côté Charteuse au n° 574, le logis de Maître Avon, importante bâtisse rénovée en 1990, montre des éléments architecturaux conservés : fenêtres et porte en accolade et au premier étage, une fenêtre à meneaux.

La « Grand’route » a connu, jusque dans les années 1950, de nombreux cafés et auberges, notamment le café des « montagnards » au n°631 actuel ou l’auberge Didier au n° 722 sur laquelle est fixée une croix portant l’inscription « Jaques Avon 1743 » du nom du propriétaire de cette maison ainsi que, au pied de la façade, un repère de nivellement sur lequel est inscrite l’altitude de 347 mètres.

 

La Grand’route

Une voie romaine importante reliant Cularo (Grenoble) à Lemencum (Chambéry) traverse le territoire de Saint-Nazaire. A la fin du IIIe siècle, l’empereur Aurélien la fait réparer et élargir. En souvenir de ces travaux, la route prend le nom de « chemin de l’empereur ».

Au XVe siècle, le Grésivaudan n’a plus de voies carrossables ; les « routes » ne sont que des chemins praticables aux mulets et aux porteurs. Ce n’est qu’à la fin du XVIIe siècle que la « route » est ouverte aux voitures (carrosses, charrettes, chars).

Son appellation varie au cours des siècles en fonction des régimes politiques : grand chemin, Route Impériale, Route Royale 109 puis 90, Route Nationale n° 90. Après le Second Empire, elle sera la nationale RN90 et depuis 2006, la départementale RD1090, appelée Route de Chambéry dans la commune.

Des plaques de cocher en fonte datant du milieu du XIXe siècle,  placées à 2m50 de hauteur, sont les ancêtres de nos panneaux de signalisation. Deux d’entre elles sont encore visibles sur les maisons n° 574 et n° 710.


Plaque de cocher directionnelle

 

 

Par ailleurs, à la sortie des Eymes, en direction de Bernin, sur une borne massive à base carrée portant le « N°14 », on lit aussi « Du N°14 Au N°15, 277 TOISES ». Datée des années 1780, elle est le témoignage des corvées de grands chemins, généralisées sous Louis XV. Les corvées consistent, par réquisition des populations, en la remise en état des routes, d’abord à des fins militaires pour le passage des troupes puis de manière plus généralisée au XVIIIe siècle avec le développement de l’économie. Les hommes de 18 à 50 ans doivent travailler gratuitement de 6 à 30 jours par an à l’entretien des routes. La longueur de 277 toises (environ 530 mètres) inscrite sur la borne de la commune indique la portion de route à entretenir.                     

 

Borne de corvéee N°14 

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